Cela fait dix jours environ. Dix jours pour une éternité.
C'est ridicule cette façon que les gens ont de vouloir de vous prévenir, d'anticiper quand vous prenez un chat "ce n'est pas un chien, c'est indépendant. Cela n'a pas besoin de toi, ce n'est pas dans ses instincts". Mais le plus dur, et surtout quand cela s'avère vrai "il peut partir un matin et ne jamais revenir". Ces mots là, on les entend, on les comprend même. Mais aussi, on y croit sans trop le vouloir, surtout sans le vouloir.
Mon chat a déjà fait une fugue (appelons ça une fugue, même si bon, à bon entendeur hein !) au début du mois de juillet. Il est parti pendant une petite semaine (cinq-six jours). On avait déjà commencé à regarder à l'APA, même à la fourrière. Je pouvais pas imaginer, ou p'tetre bien que si, le vide que vous ressentez quand on vous dit "Je n'ai aucun chat qui corresponde dans mon registre. On a bien retrouvé un chat mort, mais on ne sait pas à quoi il ressemble.", je crois que c'est une phrase qui nous abasourdi, tous les membres se relache, on le pense plus à rien. On revoit juste son chat. C'est con direz vous. Mais quand même.
Et vous n'imaginez pas non plus le soulagement que l'on ressent quand il revient enfin à la maison, qu'il ronronne à tue-tête quand il vous voit.
Et aujourd'hui, cela fait dix jours qu'il est reparti, au minimum. J'ai beau essayé de me dire que monsieur est coutumié du fait, qu'il aime vadrouiller et qu'il reviendra probablement. Tout ce que j'entends c'est ce qu'on me disait la première fois qu'il est parti "tu sais, au bout d'une semaine, il ne faut pas espérer grand chose".
Rassurez vous, je sais que je ne peux pas sequestrer un chat, et je n'en ai pas envie. J'attends juste que cette grosse boule de poil revienne se frotter à jambes en me voyant. Ridicule, n'est-ce pas ?!
Il* n'a pas voulu reprendre un autre chat, car Il* a dit qu'il ne veut pas que cela me mette dans ces états là (j'ai juste versé deux larmichettes en imaginant mon chat mort, je trouve ça normal). Et pourtant, quand je Lui* ait dit que je voulais un autre chat, il n'a pas bronché et nous a trouvé un nom pour ce nouvel arrivant. Et quand il est revenu, on s'est juste dit qu'on aurait deux chats.
Et maintenant qu'il ne revient pas, je me dis que quelque part, rien ne pourra remplacer Kiwi parce que, tout de même, c'était mon premier chat, une boule de poil que je rêvais d'avoir depuis toute petite. C'est une matérialisation concrète d'un rêve fictif.
J'aimerais me dire, comme Il* me dit, qu'il fait demi pension avec quelqu'un autre qui doit l'appater avec du pâté (pas de la pâté mais du pâté oui oui), une voisine fort gentille. Mais même cette pensée me tue, je voudrais qu'égoïstement, il me revienne.
Ne croyez pas qu'Il* est insensible, ou qu'Il* voit la vie en rose avec cette histoire. Je crois qu'au fond Il* souffre autant que moi, parce que ce chat Il* l'aimait autant, si ce n'est plus que moi. Et je ne veux pas trop Lui* en parler, parce que je ne veux pas trop qu'Il* y pense.
Mais tout de même, j'aimerais que mon chat revienne chez moi.
Et qu'il rencontre, Chiffon, un mois.